Oleo glisse sur l’eau calme du port de Santa Cruz de Tenerife. Le bateau longe à petite vitesse les monstres des mers modernes : plateforme pétrolière, paquebot, porte-container. Au bout du bassin des géants, une marina accueille les voiliers à taille humaine.
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Bien que nous en ayons à profusion sous les quilles, la gestion de l’eau sur un bateau n’est pas si simple. Oleo utilise quatre types d’eau en quantité variable : l’eau de mer, l’eau douce des réservoirs, l’eau douce en bouteilles et jerrycans, l’eau minérale.
Trans-golfage ?
Engolfer, dégolfer, transgolfer, quel mot pour la traversée du golfe de Gascogne ? Nous partons dans une heure et ce détail me turlupine. Oleo pique au sud, enfin ! Le soleil nous y attendra-t-il ?
Y a-t-il une vie possible sans frigo ? Nous vivons maintenant depuis trois mois sans réfrigérateur, un premier bilan de cette expérience s’impose.
Passage en France
Le bonheur d’être en France ! Retrouver ses repères, la facilité de la langue, le fromage et le pain, téléphoner sans compter, le caramel au beurre salé, les crêpes. Nous retrouvons aussi des amis à l’Aber Wrac’h qui, ni une ni deux, nous emmènent mouiller Oleo sur la plage en face de Ker Henriette, leur maison.
Adieu Irlande !
La première étape de notre voyage s’achève. Le tour d’Irlande est bouclé de Cherbourg à l’Aber Wrac’h, Bretagne, en deux mois et cinq jours.
La moyenne d’âge de l’équipage d’Oleo est de 18 ans, il faut dire qu’il est constitué pour moitié d’une petite fille de 2 ans et d’un bébé de 5 mois.
Coup de vent en vue
Mercredi soir, les enfants dorment, devant la table à carte, nous scrutons les gribs, ces cartes météo qui indiquent notamment le sens et la force du vent. Inlassablement, nous faisons défiler les fichiers des heures et des journées à venir. Le vent se lève et pas qu’un peu. Samedi, dimanche, lundi souffleront méchamment, peut-être même vendredi si le temps se décale. Nous n’avons qu’une journée pour trouver un abri sûr.
Imaginez l’eau d’azur limpide, l’air chaud sur votre visage, le sable doré, un voilier qui glisse sans bruit sur une mer d’huile. Allongée sur le roof à l’avant, la femme feuillette une revue en prenant un bain de soleil tandis que le capitaine barre nonchalamment un verre à la main. Fermez les yeux, savourez l’instant car il ne se reproduira pas.
Il est 8 heures à Strangford, Charlie sort de sa couchette à pas de loup. Sous notre couette à l’avant, on commence à entendre de légers bruits : un cliquetis, des petits coups contre la cloison, la succion d’une tétine… Il est l’heure !
16 heures le 16 juin, nous quittons les Scilly par une belle matinée ensoleillée. Un léger souffle d’air tiède et iodé caresse doucement nos voiles, nous avançons à l’allure d’un vénérable centenaire perclus de rhumatismes. En un mot, nous nous traînons !
Oleo navigue dans une cloche de brouillard de 50 mètres de diamètre, 360 degrés d’eau grise qui se confond avec la brume. Nous ne voyons rien pour notre arrivée aux Scilly et pourtant le bateau louvoie entre les rochers. Il est 10 heures du matin mais il pourrait être midi ou minuit, le temps semble suspendu dans le nuage.
Marathon à l’escale
Nous avions souffert pendant 10 heures pour venir à Poole et voila que Guillaume nous propose une modeste navigation de 26 heures pour rallier Falmouth où il se trouve, paraît-il, un supermarché d’accastillage. Qui résisterait à une si tentante excursion ? Plus d’une journée de navigation pour se rendre dans le palais de la poulie et du taquet…
Un air d’été
On est parti ! Mercredi 3 juin, vers 9 heures, les copains nous ont accompagnés à l’écluse de Carentan pour saluer notre envol. Une petite brise nous a accompagnés jusqu’à Barfleur, puis le moteur a pris le relais vers Cherbourg.
Le grand départ
Enfin le départ approche, enfin le début de notre grande aventure nous dit-on avec des ‘bon vent’ amicaux !