Nous bénéficions d’un temps pour le moins exceptionnel depuis notre arrivée au Groenland. Il fait la plupart du temps grand soleil et chaud. Enfin, chaud, ça veut dire entre 5 et 10° à l’ombre et 15 et 18° au soleil. Pas si mal quand on oublie que c’est l’été. Le poêle est souvent éteint. On supporte sans problème les levers avec 11° dans le bateau.
Auteur/autrice : Anso
Aujourd’hui, on joue aux explorateurs. Oleo s’en va dans un petit fjord près de Nanortalik tester le mouillage en eaux profondes et l’ancre file par 60 mètres de fond. On a l’impression de naviguer dans un lac des Alpes, au milieu des montagnes. C’est superbe.
Le plaisir de se réveiller à quai après 5 jours de mer ! Sitôt levés, on part explorer le village. Avec ses maisons bariolées, ses collines de rocaille et de boutons d’or, Nanortalik explose en couleurs sur fond de montagnes noires et blanches, voilées d’écharpes de brume.
Le troisième jour à Black Tickle, la météo nous annonce enfin une fenêtre acceptable pour la traversée vers le Groenland. Ce n’est pas le gentil souffle de sud-ouest qu’on aurait aimé, mais il n’y a pas de coup de vent prévu pour les 6 prochains jours.
Oleo avance péniblement entre icebergs et growlers. On fait une pause déjeuner à Square Island sur le quai de l’ancienne usine à poissons. Comme c’est le pont de la fête nationale, les maisons secondaires sont ouvertes, il y a des enfants dehors. Curieux, ils viennent poser des questions, s’intéressent à Charlie et accompagnent Guillaume en visite dans le village et la petite église pour signer le registre.
Oleo au Labrador
Oleo quitte Mary’s Harbour pour s’avancer un peu. Déçu de n’avoir rencontré personne et sans avoir réussi à compléter le plein de gasoil. On file vers St Lewis, un saut de puce. A l’arrivée, mauvaise surprise, pas de gasoil, pas de wifi, mais au contraire, des moustiques gros comme une phalange.
Icebergs en vue !
Deux jours de navigation dans le brouillard sur la côte ouest de Terre-Neuve. Le troisième jour, le soleil brille pour notre traversée vers le Labrador. Le vent est bon, la mer est soyeuse, tout est réuni pour une belle journée.
Oleo quitte les îles de la Madeleine le coeur serré. Une escale exceptionnelle, des paysages fabuleux, des gens chaleureux. Heureusement, le soleil nous accompagne pour notre traversée vers Terre-Neuve. La première journée est agréable. Le temps passe vite en jeux dans le cockpit.
Après Halifax et toujours faute de vent, on mouille l’ancre devant Eastern Passage, à quelques milles. Petit village de pêcheurs situé en face de McNabs Island, haut lieu historique des tribues indiennes Mi’kmaq.
Le brouillard ne finira-t-il donc jamais ? Parfois, on aperçoit la mer jusqu’à 50m alentours, d’autres fois, on ne voit pas à 10m devant nous. La navigation est douloureuse. Veille permanente sur le pont, dans l’humidité glaciale. A l’intérieur du bateau, il fait entre 12 et 15° car en navigation, par mer formée, le poêle est rarement allumé.
Des informations sur l’avitaillement, il y en a plein sur internet. On trouve des listes et des listes de courses à faire, des techniques pour calculer les quantités en fonction de la composition de l’équipage, le poids de tout ce stock, la manière de le répartir dans les coffres, les moyens de conservation des produits, etc.
Marre, marre, marre ! J’ai envie de pleurer, de ramper sous la couette et d’attendre que ça passe. Mais je ne peux pas.
Oleo quitte New-York par l’East River, passe sous le pont de Brooklyn, longe Manhattan jusqu’à Harlem puis file vers le nord. Le courant nous porte à plus de 7 noeuds. Le vent souffle. Petite étape, on prend une bouée dans la jolie baie de Manhasset. Le poêle réchauffe agréablement le bateau en soirée.
New-York, New-York
New-York ! Enfin, nous y sommes. Après 4 jours de navigation pénible entre des calmes et des vents jusqu’à 40 noeuds, la statue de la Liberté et Manhattan se dessinent sous nos yeux. Que dire de l’émotion ressentie lorsqu’Oleo passe sous la flamme de la belle dame ?
Quitte Charleston en fin de matinée. Bon vent, vitesse d’Oleo entre 5 et 6 noeuds, vent arrière, peu de houle. Pas de mal de mer pour l’équipage, ça fait plaisir ! Une nuit en mer.