Oleo quitte New-York par l’East River, passe sous le pont de Brooklyn, longe Manhattan jusqu’à Harlem puis file vers le nord. Le courant nous porte à plus de 7 noeuds. Le vent souffle. Petite étape, on prend une bouée dans la jolie baie de Manhasset. Le poêle réchauffe agréablement le bateau en soirée.
Le lendemain, ça souffle plus fort. La météo prédit 20 noeuds, pas de problème. On cale tout dans le bateau avant de partir. Un peu après le départ, ça souffle vraiment.
Vraiment, vraiment.
On sort l’anémomètre : 35 noeuds établis. Des rafales à n’en plus finir. Oleo porte 3 ris dans la GV, un mouchoir de poche dans le génois. La mer est couverte de moutons. Il faut surveiller le bateau de près. Il y a un autre voilier sur l’eau, un grand. Quand il nous dépasse, on constate avec stupeur qu’il a lancé le spi…
Les heures passent. Au réveil, il faisait 14° dans le bateau. 19° avec le poêle qu’on éteint avant de prendre la mer. Puis la température se maintient dedans à 17° dans la journée. Dehors, le vent est glacial.
A la tombée du jour, on arrive aux Thimble Islands. Le soleil se couche sur les îlots, la lumière est splendide.
Oleo part de nouveau à la fraîche. Aujourd’hui, le temps est calme. Suffisamment pour garder le poêle allumé en navigation pour un moment. On remonte Long Island Sound jusqu’à Point Judith, près de Providence, dans l’Etat de Rhode Island. Un stop fuel avant de s’arrêter entre deux petites îles pour la nuit.
Puis nous voici près de Wings Neck, sur la presqu’île de Cap Cod. Les jours se ressemblent. Départ le matin, de bonne heure, Oleo navigue toute la journée à la voile ou au moteur en fonction du vent, puis jette l’ancre le soir venu. Rien de notable ne survient. Le capitaine est de bonne humeur si le vent et le courant nous sont favorables, les filles sont heureuses quand on s’occupe d’elles et je suis contente si tout le monde l’est aussi.
En 4 jours, nous avons passé 4 Etats : New-York, le Connecticut, Rhode Island, et nous voici dans le Massachussets ! Vivement qu’on s’arrête quelques jours pour mettre pied à terre.
Arrivés à Barnstable, dans la baie de Cap Cod, on pose Oleo sur le sable. A marée basse, Guillaume s’affaire à démonter l’hélice, la poncer, la graisser et gratter la coque de ses algues. Il termine le remontage de la max prop à la dernière minute, les pieds dans l’eau.
Le paysage est magnifique. Des dunes de sable blond surmontées de jolies petites maisons aux bardeaux de bois argentés par le temps, des petits phares ronds. Les bancs de sable sont pris d’assaut par les oiseaux, ça piaille. Un soleil printanier éclaire le tout d’une belle lumière dorée.
Le lendemain, journée off. Je vais me promener à terre avec les filles pendant que Guillaume s’occupe du bateau. On se balade sur la plage, sur les petites routes bordées de bois et de maisons gris clair. Un renard traverse devant nous. Déjeuner au fish’n chips du petit port, les produits de la pêche sont bien frais, un régal. Des dizaines de homards nous regardent manger depuis le vivier. L’après-midi, on se promène tous ensemble le long des dunes.
Puis Oleo quitte ce petit havre pour Provincetown, tout au bout de la péninsule de Cap Cod. C’est à cet endroit que les pélerins du Mayflower ont débarqué avant de se rendre au niveau de l’actuelle Plymouth. Terre d’Histoire, terres indiennes, terres du premier Thanksgiving. De l’émotion ici aussi !
Pendant la nav’, on espère voir des baleines, mais pas un panache à l’horizon. Tout ce qu’on voit, c’est la vedette des Coast Guards qui se rapproche à vue d’oeil jusqu’à nous aborder. Permission de monter à bord ? (comme si on avait le choix…) On embarque donc deux fameux spécimens des gardes-côtes américains pour une inspection somme toute rapide de notre bateau qu’ils semblent admirer. Heureusement, Guillaume a eu le bon réflexe de brancher nos toilettes sur la caisse à eaux noires (qu’on n’utilise jamais) à l’approche de leur vedette (sinon l’amende est salée). L’inspection se passe donc bien et on se quitte sur un sourire.
On a manqué les baleines. Les gardes-côtes nous disent qu’elles sont parties il y a deux semaines. Maintenant, il faut aller les chercher un peu plus au large. Un an qu’on leur court après et c’est encore raté. Saperlipopette, mais quand verra-t-on ces grosses bêtes ?
A Provincetown, on tombe dans l’ultra touristique. C’est charmant, animé, éclectique, mais il y a tant de boutiques-souvenirs qu’on n’arrive même pas à trouver une épicerie. On se balade le long de jolies galeries, on mange une glace malgré la température frisquette. Guillaume tombe en pamoison devant un grand magasin de bricolage, rescapé des attrapes-touristes.
Il y a peu de voiliers, encore moins habités. On ne voit pas âme qui vive sur les ponts. Des bateaux de pêche, à la pelle. On se demande comment il peut y avoir encore des poissons dans la baie tant il y a de pêcheurs.
Un jour, deux jours, trois jours, Oleo, au bout de sa chaîne, attend patiemment le vent pour filer vers le Canada.
4 réponses sur « Dernières étapes américaines »
Extra !!!
Des eaux chaudes à New York… En route le Canada à présent !!!
Bravo bel équipage et jolie family!!!
Bonne route,
À bientôt de vos nouvelles,
Merci les amis, et oui ! Alors que vous entretenez votre bronzage dans le sud, nous nous pelons de plus en plus au nord 😉 Prenez soin de Ti’Amaraa maintenant qu’il est tuné 2016 et merveilleuse 51ème année à Bernard dans les meilleures eaux de notre merveilleuse planète bleue ! Bons alizés.
Belle variété des lieux dans ce voyage. Les petites poussent.
Et les 3 pattes d’Oléo sont géniales…
Oui ça pousse. Et Barnstable où Oleo s’est servi de ses 3 pattes fut l’une de nos plus belles escales aux USA. Bises et à bientôt !