Les caractéristiques de notre nouveau voilier nous permettront de réaliser un super projet ! Mais pour l’heure, certains choix effectués il y a 30 ans, additionnés à quelques lacunes d’entretien, rendent les travaux difficiles, notamment en cette période où le temps nous est compté. Petit point sur notre situation d’avant voyage.
Commençons par ce choix aberrent d’avoir bardé tous les fonds de mousse polyuréthane expansive. Cette matière isolante n’est malheureusement pas complètement étanche. Résultat : l’eau, les huiles, le gasoil pénètrent et souillent les fonds, c’est moche et ça ne sent pas la rose.
Supprimer la mousse est difficile et chronophage. Elle est résistante, solidement agrippée aux parois et souvent dans des endroits difficiles d’accès. J’utilise une sorte de mini-burin, un petit pied de biche et quand je peux un multi-tool avec une lame à bois ou à PVC, suivi d’une brosse rotative en nylon montée sur une perceuse puissante.
Les endroits les plus touchés sont ceux ou l’eau peut stagner, en l’occurrence en fond de cale (avant) et au niveau des regards de cuves.
Les bouchons en contre-plaqué de ces regards, même si plutôt épais pour certains, n’ont pas empêché l’humidité de s’infiltrer.
Les plaques d’isolation styrodur se sont littéralement désintégrées dans les fonds où le gasoil s’est répandu. D’ailleurs, le circuit de gasoil est lui aussi démantelé afin de le rendre complètement étanche et sain.
Deuxième choix problématique : avoir des cuves structurelles en aluminium pour les réserves d’eau douce.
D’une part, l’oxyde d’aluminium n’est pas très bon pour la santé, je compte donc si possible traiter avec de l’époxy alimentaire.
D’autre part, les regards des cuves d’eau sont complètement scellés par l’oxyde d’aluminium. 3 semaines que je galère avec ces bouchons, des heures et des heures perdues 😰.
Au programme pour les fonds : les mettre à nu, ouvrir toutes les cuves, nettoyer, poncer, dérocher, protéger avec de la peinture bi-composant adaptée. Dans un bateau de 47 pieds, c’est bigrement long.
Enfin, même si le tableau électrique a été en partie rénové, le circuit du bord doit faire l’objet d’une inspection générale et de nombreux remplacements. Certains fils électriques nagent dans les fonds, raguent sur l’arbre du moteur… c’est pas beau à voir.
Les fonds de cale moteur n’ont semble-t-il pas été nettoyés depuis des années, j’y ai découvert une pompe (inopérante) complètement enfouie dans une épaisse couche de crasse. Gros nettoyage donc, avant installation de véritables pompes de cales qui marchent.
Quant à la plomberie, j’ai quasiment tout supprimé. A deux reprises je n’ai eu qu’à tirer sans forcer pour déboîter un tuyau d’eau de mer en dessous de la flottaison… une chance que le bateau n’ait pas coulé faute d’inspection des colliers de serrage.
Bref, aujourd’hui je suis sensé avoir retapé la salle d’eau, nettoyé et traité les fonds, ouvert, nettoyé et traité les cuves, réalisé au moins la moitié de ma liste gigantesque comprenant aussi le pont, les voiles, etc. et j’en suis bien loin.
Mais je me rassure en me disant qu’Arthur est l’unité qu’il nous faut, une base solide pour en faire un véritable voilier d’expédition très autonome et sécurisant, une fois retapé.
2 réponses sur « L’enfer ? »
Le voyage n’en sera que plus beau ! En tout cas, c’est une sacré mise en bouche que tu nous offres aussi. Bon courage…
Derrière un projet réussi il y a souvent beaucoup de préparatifs chronophages et rébarbatifs comme en témoigne cet article. Merci pour tes encouragements. Complètement d’accord avec ton dernier article.