Un mois.
Un mois que nous sommes revenus sur la terre ferme. Un temps long et court à la fois. Le voyage nous paraît parfois à des années lumière, à d’autres moments la vie terrestre nous semble totalement incongrue.
Une fois l’étape de la location de l’appartement passée, nous sommes tombés dans la phase d’ameublement. Nous avons découvert au passage le concept de sobriété volontaire bien involontairement. Il ne s’agit pas d’alcool. Nous étions déjà très sobre à ce niveau là du fait des prix prohibitifs aux USA ou au Canada.
Il s’agit plutôt d’une philosophie de vie propre à bannir de nos intérieurs tout le superflu. Réduire volontairement sa consommation, vivre simplement en bannissant le gaspillage, pour vivre plus léger, moins cher, écologique et heureux. Vider la maison pour être plus à l’aise dans sa tête. C’est la théorie.
Sans même le savoir, nous avons commencé à pratiquer cette sobriété dans un appartement entièrement vide, à dormir sur le sol. Le porte-monnaie, bien écorné par nos pérégrinations marines, nous aide beaucoup à adopter cette attitude de consommation raisonnée. Certains magasins nous facilitent la vie également en n’ayant rien en stock : ni le matelas choisi, ni le canapé et des prix exorbitants de livraison pour l’électroménager.
Nous continuons donc à vivre sans frigo, ni cuisinière, ni lave-linge. Pas même un lit. Pour notre santé morale et physique nous avons tout de même fini par emprunter un matelas gonflable en attendant le nôtre.
Vous pourriez me dire que nous avions l’habitude de la vie à la dure, mais à terre, on le vit différemment. Le confort ‘moderne’ simplifie tout de même beaucoup la vie et si je suis prête à m’alléger de beaucoup pour être (toujours) heureuse, la lessive à la main est une limite que je ne franchirai pas ici.
La simplicité volontaire devrait aussi s’appliquer à l’administration française. Si l’inscription à l’école de Charlie n’a pas été trop compliquée, s’y retrouver dans les accueils périscolaires n’est pas évident. Les changements d’adresse auprès des organismes de sécurité sociale, allocations familiales, mutuelles, assurances en tous genres, banques ou impôts donnent des sueurs froides. L’emploi d’une nounou pour Axelle est encore à résoudre, mais me donne déjà des insomnies en terme de galère administrative.
Toutes ces démarches nous révèle une fois encore à quel point nous sommes enchaînés à notre vie terrestre par des liens invisibles et néanmoins pesants. Tout ceci pour notre plus grand bien : être soigné, élevés, éduqués, orientés, aidés, assistés, assurés, remboursés (ou pas).
Heureusement, nous avons près de nous la famille et les amis. Ils nous hébergent, nous prêtent une voiture, nous conduisent chez Emmaüs, convoient sommiers et armoires, gardent les filles, nous pourvoient en wifi et ouvrent de bonnes bouteilles pour nous consoler.
Vive la sobriété !
6 réponses sur « Simplicité volontaire ou involontaire ? »
Bravo à vous et retour génial qui apprend la joie et la simplicité de la suppression du superflu !
Bien cordialement à vous,
Christiane et Eric
Ps : pour notre part, nous partons vivre à Roscoff, avec une vision minimaliste : trouver notre bateau (dans les pays du nord) et le minimum sur terre… A notre âge, le seul problème d’adaptation sera celui de notre chat (!) : cela se fera… (avec une grande épuisette pour récupération éventuelle dans l’eau…)
Merci pour toutes les expériences que vous nous avez transmises… et bonne adaptation pour le retour en terre !
Christiane et Eric bonjour ! Bonne installation sur Roscoff et bon vent pour vos futures navigations. Faites-nous signe quand vous aurez votre bateau. Quant au Chat, il y a plein de pays qui ne posent pas de problème, il suffit d’être bien informé avant d’arriver ;). A très bientôt !
Salut,
Société de consommation « brutale » qui nous attire et nous rattrape en permanence …. J’ai connu cela après 6 ans de vie en Guyane. Il vous faut laisser faire le temps, se re construire une nouvelle vie … car c’est sur après avoir vécu ce type projet on ne vie plus de la même manière dans sa tête. S’inscrire dans un autre projet quelque-il soit vous permettra de garder la fois et d’avancer.
Bon courage pour la suite et savourer bien la vie.
Jérôme
Effectivement Jérôme, ça surprend quand on passe du bateau à un appart vide dans une nouvelle ville à découvrir. Nous avons cependant plein d’idées de projets en tête pour maintenir le moral. A bientôt !
gardez cette ligne de conduite car vous avez raison.Nous espérons également prendre de la distance avec le système de consommation! le matériel ne fait pas le bonheur mais un petit lave linge sur notre monocoque sera le bienvenu!
Comme tu dis Nathalie 😉 En ce jours où nous recevons nos nouveaux lave-linge, frigo, lave-vaisselle et cuisinière avec four, nous avons très bien fait sans tout cela en 16 mois de voyage dans notre 15m² de bateau, mais il faut maintenant reprendre le rythme de la productivité-consommation propre à la vie sédentaire. Il est vrai aussi que dans notre bilan, nous ajouterions volontiers un lave-linge dans le bateau pour gagner du temps dans les zones froides.