On a passé deux nuits très agréables à Kerrera dans notre mouillage au nord de l’île. Un semblant de vent favorable nous permettrait d’aller vers le sud.
Comme dans la plupart des mouillages de cette région, ma chaîne et mon ancre se retrouvent macculés d’algues qu’il me faudra une demi-heure pour nettoyer.
Pétole au début, puis bon vent dans le sound of Luing entre les îles Lunga, Scarba et Luing. Nous croisons nos amis en mer puis les rejoignons à Ardfern pour quelques moments convivaux.
Et c’est après cela que l’action commence. Vent de le pif, on sort du Loch Craignish pour s’engager dans les courants du fameux golf de Corryvreckan, précédé par des tourbillons et des barres aux remous impressionnants.
Je ne savais pas à l’origine qu’il s’agissait d’un des plus gros courants de la région mais j’ai quand même pris la peine, heureusement, de faire mes calculs habituels avant de m’engager, grâce au Reeds qui s’avère un bouquin très pratique. Des remous partout et 9 noeuds au compteur malgré un vent modéré.
En fin de parcours il y a une barre avec des grosses vagues qu’il est surprenant d’emboutir après les remous plats de l’étroiture. Mais c’est parfait pour endormir Charlie. Nous nous rendons dans notre mouillage au Nord-Ouest de Jura, accompagné d’un clapot désagréable.
Nous n’y resterons pas longtemps. Malgré sa géographie à première vue protectrice, la houle s’engoufre dans ce mouillage trop petit pour y mettre assez de chaîne. Nous faisons demi-tour à regret car l’endroit est beau et nous aurions aimé croiser les cerfs qui peuplent l’île.
Passage du Corryvreckan en sens inverse. Le courant est laminaire cette fois-ci, mais toujours aussi fort. Le compteur affiche 10 noeuds.
Un beau trajet à la voile nous mène dans le mouillage on ne peut plus paisible de Carsaig. Oléo est dans une anse au fond de sable de parfaite tenue.
Je fais un petit tour sur les îles pendant qu’Anso lit dans le cockpit. Charlie est un peu raloteuse, peut-être à cause des écarts de température entre le jour et la nuit.
Le lendemain, départ pour Gigha, une petite île plus au Sud. Trajet en zig-zags, vents très variables, nous atteignons notre nouveau mouillage avec un peu de difficulté mais avec joie car l’endroit est encore plus paisible et l’eau d’une transparence splendide.
J’en profite pour plonger une nouvelle fois sous la coque pour m’apercevoir que l’anode du saildrive est toujours branlante, comme l’année dernière et malgré toute l’attention que j’ai accordé au serrage lors du dernier carénage. Impossible de réparer sans échouer le bateau car il faut démonter une hélice complexe et ça ne me réjouit pas.
Avant de me mettre à l’eau je me suis assuré qu’il n’y avait pas de méduses comme à l’accoutumé. En sortant du mouillage le lendemain on en apercevra plein, dont des très moches qui doivent certainement piquer fort. Beurk.
En attendant, l’endroit est super calme, super tranquille et le soleil tape sur les panneaux qui nous fournissent assez de courant pour faire tout ce qu’on veut.
Départ en soirée pour Islay, l’île aux distilleries de whisky. Nous passons la nuit en mer pour arriver au petit matin.
Mouillage dans la baie car pas de place sur les pontons de la marina où tous nos amis sont déjà là. Jean-François me prévient par VHF dans la matinée qu’un catway se libère, nous en profitons.
Oléo est amarré dans le seul port honnête de la région : 15£ la nuit tout compris, électricité et douches comprises (serviettes fournies !). Petite visite de Bowmore en bus, courses mais pas de visite de distillerie faute de temps. Car le vent devient favorable pour faire route au Sud.
En attendant, notre Charlie grandit bien. Elle a un peu de mal à faire ses nuits mais nous nous apercevrons par la suite que la température qui descend en soirée y est pour beaucoup.
En tout cas, mademoiselle prends du poids et mange beaucoup. Elle est la star des mouillages et les dames écossaises la trouvent adorable.
Elle aime toujours autant quand le bateau bouge dans les vagues. Sa nacelle est dotée de toutes sortes d’astuces pour qu’elle puisse prendre la gîte sans glisser.
De plus en plus de sourires et eclats de rire qui font la joie de papa et maman. Allongée sur le dos, elle aime avoir un maximum de latitude pour observer son entourage en tournant la tête dans tous les sens.
Anso est en train de rédiger un article qui proposera un bilan de notre navigation avec un bébé à bord. Elle n’avait pas 1 mois et demie quand nous sommes partis et elle fêtera ses 3 mois en mer, plus de la moitié de sa vie sur l’eau !
2 réponses sur « De Kerrera à Islay »
coucou les heureux navigateurs.
C’est avec bonheur que je lis les aventures d’Oleo et de tout son équipage, de mon bureau, chaque fois que possible. Je quitte la terre via votre ballade, pour respirer, par procuration un peu de votre air. Profitez à fond de ce bonheur que vous avez eu le courage de vous offrir, les moments de privilèges avec Charlie resterons à jamais, pour sa maman un immense privilège de l’avoir encore pendant trois mois à moins de dix métres d’elle. restez au chaud le plus longtemps possible dans votre cocon (Oleo) qui veille sur vous comme un bon bateau qu’il est. un seul et dernier mot enfin deux BON VENT.
Merci pour ce sympathique commentaire que nous consultons au sud de Lizard Point. Bon vent à vous aussi si vous avez la chance de naviguer !