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L’île de Valentia

Valentia est un piège. Une fois que vous y êtes, vous ne voulez plus repartir. Je n’imaginais pas encore, lorsque j’étais en route pour l’île, l’incroyable chance que j’aurais d’atterrir dans cet endroit.

En arrivant dans la baie j’ai d’abord comme objectif de sonder les mouillages et bouées disponibles avant de rejoindre Caherciveen, en tout dernier recours. Puis je suis attiré par un ponton en construction auquel je décide de m’amarrer.

Une personne me désigne la place que j’ai choisie en me proposant de m’aider, ce qui fut fait. Je croyais qu’il s’agissait du personnel du port mais Paul s’est tout de suite présenté à moi comme étant mon voisin. Il m’invite à prendre un café bien chaud dans son voilier nommé « Brego ».

Ce ponton propose l’eau courante et parfois l’électricité, mais surtout un abri sûr grâce à sa construction robuste, pour la modique somme de 0€. Lorsque dans l’après-midi de mon arrivée un vent de force 9 s’est déclaré, j’ai remercié le ciel d’être amarré à ce ponton car jamais une simple amarre sur une bouée aurait supporté la tension.

Autant le dire tout de suite, Valentia est un paradis : une destination vraiment inespérée après le départ de mon équipière et la navigation difficile qui ont précédés mon arrivée. Les gens sont vraiment accueillants et pour la plupart voyagent beaucoup.

Parmi mes voisins de ponton, j’ai beaucoup trainé avec Paul qui baroude autour du monde depuis son adolescence. A force de fréquenter l’île, il est devenu une personnalité à Valentia : tout le monde le connaît sans exception ! Sur ce ponton on y trouve aussi « Ping » qui navigue en famille autour du monde depuis des années ou « Nina Tamara » occupé par un couple qui fait plusieurs fois le tour de l’Irlande.

Dans le bassin délimité par les pontons, de nombreux enfants appartenant à la colonie de vacance locale grouillent du matin jusqu’au soir. Parmi leurs activités quotidiennes : trampoline sur bouée géante, canoé, dériveur, balades et… visite du voilier de Paul juste avant la dégustation du poridge matinal, dont je suis l’heureux invité.

Le lieu de rendez-vous le plus actif du coin est le « Book Shop », un concept génial qui propose de quoi boire, manger, lire, rencontrer des gens et naviguer sur internet gratuitement. Dans cette maison on se sent vraiment chez soi. Bien sûr Paul est aussi une personnalité du « Book shop ». Le moindre livre sur la navigation est mis de côté pour compléter sa collection.

Un jour, Luis propose de nous inviter à déguster sa Paëlla. Ce fut l’occasion de rencontrer tous ces jeunes qui font le dynamisme du lieu : espagnols, allemands, français, slovaques… un beau mélange de langues et de cultures.

A force de parler anglais avec les uns et les autres je m’étonne à penser dans cette langue, malgré mon vocabulaire réduit et ma grammaire affreuse. Paul doit avoir l’habitude de gens comme moi car il arrive à rendre passionnantes à mes oreilles les anecdotes de son passé de navigateur. Il me fait un peu penser à Moitessier : vivre dans la simplicité, cultiver les amitiés et l’entre-aide, avec beaucoup d’humour.

En fin de semaine, le vent de Sud-Ouest passe au Nord. J’anticipe ce changement en amarrant mon bateau sur le bord intérieur du ponton, suivi 5 minutes plus tard par le bateau de pêche-promenade de Richard, qui est aussi capitaine de la vedette de sauvetage orange, puis de Paul.

Notre petite balade en voiture à Caherciveen m’a permis de découvrir ce bac qui fait des aller-retours en continue du matin jusqu’au soir.

Après ces quelques courses en ville nous nous sommes régalés dans Oléo avec de la viande bien fraîche, de la salade, des champignons et de bonnes herbes pour assaisonner le tout.

Le vent est toujours fort et dans la baie apparaît le bateau des autorités locales, à l’ancre au Nord-Ouest de l’abri. La dépression qui fait rage passe sur nous, l’accalmie est de courte durée, puis le vent se met à souffler du Nord.

Le plus dûr à Valentia, c’est de se décider à partir. Ce soir, je fais mon check moteur et ma route en fonction des prévisions météo qui s’améliorent dès dimanche soir. En route pour de nouveaux horizons !

 

2 réponses sur « L’île de Valentia »

News : attente d’un vent favorable, imminent, pour aller faire un tour à l’Ouest. Entre temps je rencontre Martin et sa famille qui vivent à Skull et suis convié à une Sangria au Book Shop en l’honneur du départ de Luis. De plus un « Tetrapod » vieux de 385 000 000 d’années à laissé ses traces sur l’île, curiosité que j’ai photographiée grâce à Paul. On ne s’ennuie vraiment pas à Valentia !

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