Première semaine de Janvier. Période de nos vacances, Anso et moi. Coup du sort, la météo s’agite juste à ce moment là, entre deux semaines stables et agréables.
Au bout de 3 jours d’attente à Carentan, nous n’y pouvons plus, c’est le départ.
Nous mouillons sur la plage du débarquement au milieu des épaves. Puis partons pour un voyage de nuit : vent d’Ouest 25 noeuds, rafales 30 à 40 noeuds. Nous atteignons la pointe de Barfleur…
La trinquette tire sur le gréement. Le faseyement violent des voiles au passage des rafales fait vibrer le voilier. C’en est trop, on affale, on met le moteur direction le Cap Lévi. Anso est clouée dans la couchette avant et je suis allongé dans le cockpit. Il fait froid. Le bateau gîte fortement, des vagues raides de 3 à 5 mètres attaquent Oleo à tribord de biais. Toute les dix minutes, des déferlantes en série maltraitent le bateau jusqu’à ce que l’une d’elles, plus forte que les autres, couche l’embarcation.
Agrippé aux mains courantes du cockpit, je ressens d’abord une forte gîte suivi d’une énorme giclée d’eau mousseuse et glacée. Derrière moi, dans la cabine, les objets qui se trouvent sur tribord sont projetés à babord dans un gros raffut. Oleo finit par passer au dessus de la vague et se stabilise doucement, le cockpit est rempli d’eau tel une baignoire. L’intérieur est tapissé d’une belle giclée provenant du petit hublot au dessus du roof, resté entre-ouvert.
Je passe le reste du voyage debout, aggripé à la capote, redoutant une seconde déferlante, prêt à me jeter sur la barre s’il le faut. Seule la faible lueur du feu de hune me permet de distinguer les vagues dans la nuit noire. Arrivé à Cherbourg les mouvements se calment dans la grande rade, puis je prends mon catway en douceur malgré le vent, je suis épuisé. Direction la couchette, on paufinera l’amarrage au réveil.
Nous restons près d’une semaine à Cherbourg en attendant que le vent se calme. La ville est sympa mais nous aurions aimé naviguer un peu plus.
Un tour dans la rade pour profiter d’une matinée correcte puis le voyage du retour s’effectue sans trop de problème. De nuit également, avec un vent moins fort mais tout de même soutenu et les vagues nous attaquant par l’arrière.
Pour plus de confort, nous décidons d’emprunter la passe entre la pointe de Barfleur et le banc de St Pierre, ce qui nous permet d’observer le phare de très près. Passé la pointe, Anso se repose jusqu’à la baie des Veys et je fais des siestes toutes les 10 minutes dans la couchette du carré. Il y a du vent. A sec de toile dans la rade de la Capelle, Oleo fait un bon 4 noeuds. La nuit est noire dans la baie, les bouées du chenal sont difficiles à voir. Le projecteur acheté à Cherbourg nous aide beaucoup. Au petit matin, le vent et le courant agitent Oleo dans l’écluse : le cul du bateau se détache du bord et le davier veut absolument trouer le mur. Nous arrivons à Carentan épuisés. Saleté de temps.
4 réponses sur « Le bateau se couche sous une déferlante »
Coucou, je viens de lire ton billet ! J’ai encore mal au coeur en repensant à la mer qu’on a eu pour aller à Cherbourg 😉 . Pour le retour, je tiens à signaler que je n’ai pas fait que dormir 🙂 j’étais avec toi quand on a passé le phare et le chenal aussi, j’ai des photos pour le prouver !!! Bisou
Merci pour la lecture ! Les visiteurs sont de plus en plus rares mais c’est pas grave, ça nous fait un souvenir. J’ai modifié le texte pour tenir compte de ta remarque et j’attends tes photos avec impatience. Bisou
Salute !
Dur dur dur pour vous et belles photos… j’étais là-bas à ce moment-là, ça me fait râler de ne vous avoir vus.
Si tu, vous avez besoin de faire relâche dans le coin, n’hésitez pas à me contacter
bisous
Oh, c’est dommage en effet ! Promis je te mail dès qu’on monte. Bisou et bonnes navigations si tu as l’occasion d’en faire.