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Articles d'Anso Atlantique 2015 Voyages

Les Exumas pas à pas

Pendant qu’Oleo approche de Lee Stocking Island dans les Exumas, Axelle trempe dans un bain. On tente d’atténuer les tâches de mercurochrome dont elle s’est barbouillée, la banquette avec. Guillaume veille sur la route et prépare le mouillage. Charlie, elle, joue dans le cockpit. Je respire à plein poumon le vent doux. Il charrie dans son sillage l’odeur des résineux, des jours heureux, d’un soupçon d’ailleurs aussi.

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On relâche pour la nuit. Lorsque le soleil disparaît, l’obscurité s’en vient accompagnée d’un air moite. L’humidité imprègne le plancher, les draps, les vêtements. Pour la première fois depuis longtemps, on ferme le bateau pour dormir. C’est un peu de liberté perdue.

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Le matin, l’équipage s’entraîne aux manoeuvres à la voile pour un départ en douceur. Le temps est parfait pour une belle navigation. Tout d’abord côté océan, là où il y a du fond. Puis, dans la passe de Galliot Cut le courant nous est contraire, le bateau peine à 0,5 noeuds entre les récifs. De l’autre côté des îles, Oleo glisse sur le banc, l’eau est plate, à peine ridée par le vent.

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Pour ceux qui ont le mal de mer, la navigation dans le banc des Bahamas est une panacée. On passe d’île en île par quelques mètres de fond, sur une eau que jamais le vent ne lève. Le bateau se tient si bien qu’il semble impossible d’y avoir la moindre nausée. On y trouve cependant d’autres inconvénients. Il ne faut pas être cardiaque quand on voit sur le sondeur, en cours de voyage, qu’on a pied près du bateau.

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En passant devant Great Guana Cay, on aperçoit Nid’Océan à l’ancre près de la plage de White Point. Il est déjà 16 heures, on décide de s’arrêter. L’eau est délicieuse, les filles en profitent. A l’heure de l’apéro, nos voisins viennent bavarder jusqu’à la nuit tombée.

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Ensuite, on se dirige vers Black Point, un charmant petit village qui offre aux plaisanciers un robinet d’eau et un container à poubelles, deux choses indispensables aux voiliers de voyage. C’est dimanche de Pâques. De l’église, on entend des chants et des alléluia.

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Près du ponton, un requin attend sagement son heure. A bord de l’annexe, on pourrait presque le caresser. Quand le vent balaie le chapeau de Charlie dans l’eau, je plonge la main dans la mer pour le rattraper prestement, le requin ne bouge pas. De grandes raies passent à côté de nous.

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On ne s’attarde pas. En fin de journée, Oleo s’en va mouiller à quelques encablures, devant Iguana Cay. Nous descendons à terre admirer les iguanes des Exumas dans la lumière mauve du soleil couchant.

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Le lendemain, nous filons à Staniel Cay, plonger dans la grotte Thunderball qui a servie de décor à un James Bond. On y entre à la nage en baissant la tête sous les arches de pierre. La lumière y est magique, venant par dessus, de la voûte, et par dessous, d’ouvertures sous la surface de l’eau. Il y a plein de poissons colorés, plein de touristes aussi.

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Notre circuit touristique n’est pas terminé. On emmène les filles à Big Majors Spot, caresser des cochons en liberté. Ils sont connus pour nager près des annexes et adorent les visiteurs qui leur apportent de quoi manger. Charlie est très impressionnée par la taille de ces bêtes, Axelle beaucoup moins.

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On poursuit notre route vers Warderick Wells Cay. Là, le parc naturel est organisé autour d’une magnifique balade dans les mangroves jusqu’en haut de Boo boo Hill. Le panorama sur l’île et les alentours y est splendide. On peut y lire là-haut que par temps clair, on voit d’ici à l’éternité.

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Enfin, nous voici à Shroud Cay, une île sillonnée de rivières salées. A marée haute, on circule en annexe dans les mangroves et les bancs de sable. Il y a peu de fond. Chauffée par le soleil, l’eau est aussi tiède qu’un bon bain. On y plonge avec délices.

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Guillaume a faim. Toujours faim. Je ne sais plus quoi faire pour le nourrir. Son appétit semble sans fin. Hier, il a mangé le matin 5 ou 6 biscuits secs, un pamplemousse, du tang bien sucré, un paquet de bonbons à la cerise et ça ne semblait pas suffire. Le midi, nous étions entrain de préparer notre arrivée au mouillage, il a donc mangé sur le pouce un bol de chou rouge avec deux oeufs en omelette. Pour le goûter, j’ai donc préparé des pancakes. Il en a pris 7, inondés de sirop d’érable, et a failli dévorer la part de Charlie. Le dîner était léger, des nouilles chinoises, il a compensé en avalant, avec l’aide d’Axelle, la moitié d’un pot de nutella… et malgré tout, il maigrit ! Y a pas de justice.

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Un voilier jette l’ancre près de nous, un beau pavillon tricolore flotte derrière lui. Nous décidons d’aller lui rendre une visite de courtoisie, ce n’est pas tous les jours qu’on croise des compatriotes. Notre surprise est grande quand on aperçoit deux jeunes enfants à bord ! Cécile a 6 ans et Armel 2 et demi. Tandis que les petits jouent tous ensemble dans le bateau, on fait connaissance des parents.

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Aujourd’hui, on s’entraîne. Une belle navigation entièrement à la voile, décollage et atterrissage compris. Au départ, le vent est tranquille, avec un bout de génois, on passe lentement près des patates de corail et des bancs de sable. Oleo prend sa vitesse de croisière pour rallier Norman Cay.

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A l’arrivée, la partie est plus serrée. On se rapproche de la plage au près, mais sous génois seul, nos bords ne sont pas jolis, jolis. Il faut éviter des patates de corail et quelques bateaux au mouillage. Au bout de 5 ou 6 virements, après m’être écorchée un doigt de pied sur l’ancre de miséricorde et alors que les petites s’agitent car c’est l’heure du déjeuner, je commence à bouillir prête à balancer le mouillage par dessus bord sans autre formalité. Guillaume me demande une énième fois de virer, Oleo se met bout au vent, le génois fasseye et enfin la chaîne cliquette en se dévidant dans l’eau cristalline.

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Aïdita arrive devant Norman Cay, on part ensemble à la plage. Les enfants jouent dans le sable. Guillaume cherche des langoustes en vain. Nous flottons dans l’eau tiède en bavardant. Viata est également à Norman, sur le mouillage sud. Le bateau de ravitaillement de l’île, à qui il restait du pain de mie sur les bras, en offre aux voiliers ancrés au sud. Daniel nous en amène 6 paquets qu’on partage avec Aïdita.

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Après avoir longuement hésité à la lecture des données météo et de notre programme, nous partons le lendemain vers Eleuthera et non New Providence ou les Berry Islands comme nous l’avions envisagé. Il va y avoir un peu de vent de nord, nous y serons bien.

3 réponses sur « Les Exumas pas à pas »

Bonjour l’équipage de choc!! j’espère que vous allez bien depuis vos dernières nouvelles. Je suis toujours très heureuse de vous lire. La boisson TANG existe donc toujours?? cela avait un superbe gout chimique, est ce toujours pareil? Ici le printemps fait son entrée, il fait beau, les cerisiers sont en fleurs dans le jardin, j’espère que les cerises seront là cet été? nous venons d’aller faire un tour de vélo le long des chemins de halage de la Saône avec arrêt en fin de parcours au café du village afin de se réhydrater. Olivier et Lisa sont en vacances, moi encore quelques jours de travail puis nous partons tous à Rome jouer les touristes dans cette ville que je rêve de découvrir. Merci encore pour tous ces récits qui nous font voyager avec vous. je vous embrasse.

Bonjour Juliette et merci pour ces nouvelles, nous sommes d’autant plus heureux de savoir ce qui se passe en France que nous sommes loin de vous. Oui, le Tang existe toujours, il est toujours aussi chimique, on en trouve dès l’Espagne, aux Canaries, dans les Caraïbes et même aux Bahamas sous forme de pots de 2 ou 3 kg !

Bonjour,
Ah, le Tang. Il a bercé ma jeunesse…. Je crois que c’est le seul truc chimique que Maman s’autorisait à nous acheter. La vrai orange n’était que celle photographiée sur l’emballage.
Je ne savais pas non plus que cela existait encore. Comme le Viandox d’ailleurs, que j’ai redécouvert fortuitement il y a quelques années.
Bonne navigation,
Patrice sur Ar-men

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