Voici presqu’un an que nous naviguons avec nos deux petites, Charlie, 3 ans ce mois-ci, Axelle, 15 mois maintenant. Que dire sinon que nous sommes des parents comblés ? Le bateau, surtout en navigation, est le lieu propice aux câlins, aux longs moments dédiés aux histoires, aux jeux, aux chansons. Nous voulions passer du temps avec nos filles avant qu’elles soient trop grandes, mission accomplie !
On ne va pas mentir, les enfants, on les adore mais on aimerait avoir un peu d’air de temps en temps. Souffler un instant. Voyez, quand c’est le 3ème biberon de la journée, la 5ème fois qu’on met Charlie sur les toilettes, la 10ème fois qu’on ramasse les jeux sur le sol ; quand c’est la manoeuvre et que les petites pleurent dans la couchette avant ; quand on est crevés par les veilles mais qu’il faut se lever à 6 heures pour le biberon de chocolat ; on se dit alors que c’est un peu fatiguant, que le boulot qu’on a lâché et qu’on aimait bien malgré tout, nous manque aussi.
Les bébés de moins de 4 mois
Nous avons navigué en Ecosse avec Charlie lorsqu’elle avait 1 mois et demi et jusqu’à ses 4 mois environ. Le voyage s’est très bien passé, on a adoré. Cependant, c’était fatiguant, très fatiguant. Un bébé de cet âge, allaité, réclame très souvent. Les nuits sont entrecoupées, peu reposantes. Les petits bébés n’attendent pas sagement quand ils ont faim, qu’ils sont mouillés, qu’ils ont froid. Ce n’est pas facile quand on est en pleine manoeuvre. En Ecosse, en Irlande, le vent souffle souvent fort, il est fréquemment nécessaire d’être deux pour le mouillage, les écluses, les prises de bouées ou tout simplement veiller aux casiers.
Si c’était à refaire, je ne crois pas que je repartirai avec un si jeune enfant. J’attendrai quelques mois.
Entre 4 et 8 mois
Axelle avait 4 mois et demi à l’embarquement pour notre tour d’Atlantique. A cet âge, les bébés ne bougent pas beaucoup. On peut les poser bien calés sur une couchette avec une toile anti-roulis, un filet de sécurité.
Attachés dans un transat, ils observent leur environnement, s’occupent avec un mobile, des hochets. Certains parents embarquent un siège auto sur le bateau, c’est pratique et sécurisant mais assez encombrant.
C’est l’âge béni. Plus de colique, de bonnes nuits en général, des bébés heureux et qui s’adaptent sans problème au bateau. Les parents sont toujours à portée de voix mais les bébés peuvent patienter quelques minutes. On peut finir la manoeuvre sans culpabiliser de n’être pas disponible dans l’instant.
De 8 mois à 2 ans
Dès que les bébés commencent à se déplacer seuls, ça devient nettement plus sportif. Axelle s’est rapidement mise à fureter partout dans le bateau. Elle est nerveuse et musclée comme un petit singe, il faut en permanence garder l’oeil sur elle.
Pendant cette période, les petits veulent tout découvrir, non aucun sens du danger, assez peu de propension à obéir et n’aiment pas spécialement les contraintes comme les harnais de sécurité ou gilet de sauvetage. Il faut interdire, reprendre, réprimander sans arrêt pour les mêmes choses. Sur un bateau, partir à l’aventure peut être dangereux pour un bébé. Quand le bateau bouge, les chutes sont nombreuses.
A partir de 2 ans
Charlie avait deux ans au début de notre tour d’Atlantique. Elle avait déjà un peu l’habitude et a très bien intégré les règles du bateau. Elle connaît les endroits où elle ne doit pas aller, accepte sans problème le harnais ou le gilet, fait la différence entre les périodes de navigation et le mouillage et même les moments dédiés aux manoeuvres où les enfants sont tenus de rester à l’intérieur du bateau.
Elle n’aide pas encore à la navigation, mais elle ne se met généralement pas en danger non plus. Cependant, elle réclame beaucoup d’attention et joue difficilement seule plus d’une demi-heure. Il faut donc prévoir une bonne quantité de jeux et d’activités. Varier du bain avec Axelle à la pâte à modeler, un moment seule avec la dînette puis un quart d’heure de chanson, un petit dessin animé puis la confection d’un gâteau avec maman…
Les parents
Ce n’est pas toujours facile de s’occuper de ses enfants en permanence. Sur le bateau, le peu d’espace disponible rajoute une contrainte supplémentaire. On ne peut pas envoyer les filles dans leur chambre pour une heure quand elles crient. Le casque de chantier est alors très utile pour s’isoler un peu du bruit.
La vie de couple ne va pas sans heurts. Il y a finalement assez peu de moments pour se retrouver à deux. On est souvent fatigués quand la journée se termine. Faire des efforts pour passer un bon moment à deux n’est pas simple quand on s’est dédié aux enfants toute la journée. Il y a d’inévitables tensions liées à la fatigue, au stress, à l’éducation des enfants, aux tâches ménagères, à l’entretien du bateau. Rares sont les couples qui passent 24h/24 avec leur conjoint mais s’il y a quelques heures difficiles, la plupart sont merveilleuses !
Quand on embarque en famille avec de jeunes enfants, il faut donc être réaliste : ce n’est pas tous les jours les vacances, doigts de pieds en éventail. Comme à terre, les enfants nous font vivre des moments magiques et d’autres pénibles. On a cependant l’inestimable avantage de ne pas être si pressés et de pouvoir adapter le programme. Si les petits ne sont pas habillés à 8h du matin, ce n’est pas grave, si on mange à 13h plutôt que 12h, on n’en fait pas une maladie, si on reste deux jours sur ce mouillage avec une belle plage, on ne sera pas en retard au boulot pour autant.
On aime aussi quand les filles ne sont jamais malades pendant des mois et des mois, qu’elles ne sont pas épuisées le soir par le rythme de la crèche et qu’elles dorment comme des bébés, bercées par la houle.
A voyager avec les enfants, on ne perd rien de leur enfance. On a tous les bons moments, les rires et les joies. On a aussi tous les pleurs, les cris et les larmes. Ce n’est pas si grave, la proportion est nettement au bonheur et à la fin ce qui reste n’est que le beau.
3 réponses sur « Les enfants de 0 à 3 ans sur un bateau »
super ce poste!!
On aurait pas dit mieux!! Il est vrai que la tranche 9 mois 2 ans est de loin la plus critique. Ce qui est positif c’est que les enfants grandissent (plutôt vite d’ailleurs) et deviennent chaque jours un peu plus autonomes. L’année que vous avez devant vous sera chaque jours facilité par deux petites filles s’impliquant de plus en plus dans la vie de bord.
Gros Bisous à vous 4.
Les Malets
Coucou, c’est vrai que chaque pas vers l’autonomie des enfants est un peu de liberté gagnée pour les parents. Liberté de passer des instants encore meilleurs avec les filles, plus détendus. Liberté de passer aussi des moments juste à deux ! Mais les petites sont aussi si mignonnes encore bébé ! On aimerait garder le meilleur de chaque âge. On vous souhaite d’excellentes navigations familiales et plein de moments de bonheur avec Blanche et Gabin ! Biz
Une bien belle famille !