C’est à quatre bateaux que nous quittons Tenerife pour l’île de La Palma un peu plus à l’Ouest. 24 heures de navigation alternant pétoles et coups de vent typiques de la navigation inter-îles. On nous avait décrit le port de Santa Cruz de La Palma si rouleur que même les catas n’y tiennent pas, que nous avons trouvé un port désert mais tout à fait calme ce jour là.
La ville est charmante avec ses rues étroites, pavées, aux maisons ornées de balcons de bois. On y respire un peu du charme d’antan, sans les hordes de touristes de Tenerife et avec plus d’espagnol dans l’oreille que d’anglais. Le temps est humide, pluvieux, avec de belles éclaircies qui nous permettent des flâneries dans les magasins, l’aire de jeux, le café en terrasse et les tapas le soir.
La flotille se sépare. Oleo pique au sud vers El Hierro. Nous arrivons par nuit noire dans le petit port de La Restinga. Il est 5 heures du matin mais le marinero est là, il nous montre une place sur le quai d’attente. Une fois le jour levé, nous découvrons une jolie marina miniature, deux petits pontons, une douzaine de voiliers, dans une eau transparente, encadrée d’une plage noire et d’une promenade taillée dans la lave.
L’ambiance est chaleureuse, familiale, authentique. Pas de touriste, pas de douche, pas de Burger King, pas de magasin de souvenirs, juste quelques restos, une épicerie, des petits vieux assis les bancs du front de mer. C’est à peine si on paie le port, 17€ pour quatre jours.
Alors on profite. On arrête les travaux sur le bateau, on laisse tout en plan et on saute dans l’eau limpide du port. Charlie nourrit les tortues avec un vieux pêcheur, Axelle barbote dans sa bouée jaune, avec Guillaume on fait notre baptême de plongée. Sous l’eau, j’admire une raie majestueuse, des bancs de poissons argentés, jaunes, bleus, rayés, des oursins, des poulpes, une vie sous nos pieds, colorée et foisonnante.
Respirer sous l’eau est une drôle d’expérience. Freddy, notre instructeur, plaisante pour me détendre, on avance dans l’eau avec des kilos de barda sur le dos et puis on s’y laisse porter, en apesanteur. Les oreilles font mal, on essaie de souffler par le nez pour décompresser, on ouvre enfin les yeux sur les paysages fantastiques sous-marins et leurs habitants. Je me concentre sur ma respiration, j’ai peur de manquer d’air, mais tout va bien, il faut juste oublier qu’on respire. Après, c’est le tour de Guillaume.
Puis, Oleo part. Quelqu’un a piqué tout le beurre en boite à l’épicerie. Heureusement il reste de l’eau, des gâteaux, des olives, de quoi tenir une semaine de navigation vers le Cap Vert. La houle est un peu forte, on espère que ça ne durera pas.
Le bateau danse dans tous les sens pendant 6 jours, le quotidien est difficile. L’eau des pâtes se barre, la vaisselle se balade, les bouteilles roulent, les enfants chavirent d’un bord à l’autre. L’enfer. Et nos lignes de pêche qui restent désespérément vides, même nos leurres se font la malle.
Heureusement, Oleo arrive en vue du Cap Vert. L’île de Sal est devant nous, poussiéreuse et désertique. Palmeira s’offre à nos regards, ses petites maisons colorées et ses bateaux rouillés. Des enfants à la peau chocolat nous observent du rivage, d’autres jouent au foot, pieds nus sur la plage. On entend de la musique quelque part. On dirait l’Afrique.
4 réponses sur « En route vers ailleurs »
C’est agréable de voir les petites si heureuses et de vous savoir en forme. Avec les vidéos et les photos nous pouvons un peu imaginer ce voyage
Merci beaucoup
Merci, nous ça nous fait plaisir de voir qu’on est lu ou regardé ! En plus, ça fera des souvenirs pour les filles quand elles seront plus grandes car elles sont trop petites pour se rappeler du voyage.
Merci pr ces bonnes nouvelles.
Bon courage pr la deuxième moitié de votre traversée.
Je pense bien à vous 4.
Mathilde
Merci ! On est bien arrivé et c’est très agréable de pouvoir plonger dans les eaux turquoises de la Martinique.
Bonnes fêtes de fin d’année