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Articles d'Anso Atlantique 2015 Voyages

Arrivée aux Bahamas contrastée

C’est l’enfer. Chahutés par le vent et la houle sur un île sans abri accessible après 5 jours de navigation, l’équipage est défait. Le temps est trop mauvais pour envisager de continuer notre route. Nous sommes épuisés. On maudit pêle-mêle le vent, la mer, le bateau, les voyages autour du monde, les Bahamas en particulier.

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Enfin le temps se calme. A grand peine, nous décidons d’aller à terre à Matthew Town afin de faire notre clearance d’entrée. L’humeur est bien morose. Le moteur de l’annexe fait des siennes. La tension monte d’un cran. Près du rivage, nous cherchons en vain un endroit pour accoster. La houle déferle sur les rochers, les petites plages sont bordées de dalles de pierre sur lesquelles roulent les vagues. Un peu plus loin, nous finissons par trouver un havre où attacher l’annexe.

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Au poste de police, le planton appelle le douanier dont les bureaux sont plus loin sur la route. Sur la façade du poste, on peut voir des portraits avec la mention WANTED et la légende « murdered ». Le douanier arrive à bord de son pickup. Il nous embarque pour nous conduire à l’immigration. On remplit les papiers dans son bureau. Les petites galopent partout, il s’en amuse.

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Quelques tampons sur nos passeports, dix formulaires plus loin, on passe au paiement des droits d’entrée, 150$. On demande à payer par carte, impossible. On rassemble notre monnaie, il manque 10$… Mais notre bon douanier, ému par notre petite famille, nous explique gentillement tout en sortant 10$ de sa poche, qu’il a aussi des enfants, 4 pour être précis, qu’on est des étrangers et que c’est bien normal de nous donner un coup de main, qu’il n’y a pas de quoi. On en reste bouche bée, avant de remercier maladroitement. Il est tellement adorable, qu’il nous fait même des compliments pour notre anglais, pas si mal « pour des français » (est-ce réellement un compliment pour les français ?).

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Jeremy, le douanier, pousse l’amabilité encore plus loin en nous montrant, en voiture, la banque et le supermarché. Puis il nous ramène au pied de notre annexe. Le soir tombe, nous lui avons fait faire des heures supp, je crois.

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L’humeur de bord s’est largement améliorée grâce à cet épisode. Le lendemain, nous décidons d’aller retirer de l’argent et faire quelques courses avant de partir. A la banque, tout se passe bien, mais le supermarché est fermé « exceptionnellement » pour inventaire, c’est bien notre veine ! Dépités, nous repartons lorsqu’une voiture s’arrête à notre hauteur. La conductrice propose de nous emmener dans une autre épicerie. Ni une, ni deux, nous grimpons dans sa voiture. Après avoir payé notre panier (près de 20$ pour 3 tomates, 2 pamplemousses, quelques oignons et une boite d’oeufs), Dora nous ramène près de l’annexe. Milles mercis !

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L’amabilité spontanée des gens d’ici nous surprend et nous fait relativiser le savoir vivre à la française. Il est rare de voir cette générosité dans nos villes, surtout envers des étrangers et encore plus lorsqu’ils ne sont pas de la même couleur de peau. Matthew Town ne compte que 900 habitants, est-ce le privilège des campagnes ?

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Les courses terminées, Oleo s’en va mouiller plus au nord devant une plage accueillante. Un grand panneau clame « Welcome to Inagua, Bahamas ».

6 réponses sur « Arrivée aux Bahamas contrastée »

Pouvez-vous nous formaliser par mail ou sms Iridium satellite une réponse à mes derniers mails et sms Iridium, où je vous demande des nouvelles et restés sans réponse?

Bonjour, nous sommes là ! Après avoir passé une douzaine de jours dans des îles désertiques sans wifi ni réseau, sans rien du tout en fait, nous voici de retour à la civilisation, au mouillage en face de George Town aux Bahamas. Tout va bien à bord. Bisou

Petit coucou de Paris….je t’assure Anso, vous nous faites rêver quand même….du coup le temps me semble vraiment long avant ma « petite » mais vraiment toute petite escapade à la voile en mai prochain….bon ce ne sera que la corse, mais quand même ! Les filles sont radieuses !

Plein de bises à tous les 4
Zoé, Arthur, Véro

Salut Véro ! Je te souhaite une bonne balade en Corse et un bon vent. Il paraît que c’est splendide, j’aimerai beaucoup y aller aussi un de ces jours. Nous sommes toujours aux Bahamas et si l’arrivée a été difficile, nous y prenons goût maintenant. C’est plus que magnifique, impossible à décrire et es gens sont charmants. Biz à tes deux grands et à toi.

On imagine mal le passage du mauvais temps en mer avec ces images si tranquilles… mais j’espère que tout le monde est remis de ses émotions et que nous aurons bientôt la suite. Un vent d’inquiétude a soufflé aussi mais nous avions l’habitude de contacts plus fréquents. Peut-être qu’il est plus difficile pour vous d’avoir de l’internet. Pour l’amabilité des personnes, cela fait plaisir à entendre, un peu d’humanité ne fait pas de mal ! bisous à tout l’équipage.

Bonjour maman, c’est vrai, on pense rarement à prendre des photos quand tout va mal ! Il y a donc surtout des images paisibles. Et heureusement, il y a beaucoup plus de moments tranquilles que de temps agités par ici. Maintenant que nous voici à George Town, nous allons essayer de nous rattraper et de donner des nouvelles. Bisou

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