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Articles d'Anso Atlantique 2015 Voyages

L’art de la pêche

Comme tous les bateaux voyageurs, Oleo s’exerce à attraper du poisson. Depuis le départ, l’équipage s’est régalé une fois de lieux jaunes, mais aussi de maquereaux de loin en loin jusqu’au Portugal. Depuis, rien, nada. Pourtant, Oleo traverse des zones prétendument infestées de bonites, dorades, thons et autres poissons hauturiers dont nous ferions bien notre dîner. La pêche est un art plein de subtilités que nous ne maîtrisons pas encore.

A notre décharge, qui veut pêcher doit mouiller un hameçon. Avec les petites et les voiles à gérer, nous n’avons pas toujours laissé filer les lignes de peur d’attraper quelque chose. Qu’aurions-nous fait de vingt ou trente kilos de chair à remonter, assommer, saigner, vider et préparer quand il faut tendre le seau à Charlie, changer Axelle et prendre un ris ? De plus sans frigo, il aurait fallu cuisiner des bocaux et mettre à sécher du poisson dans les haubans. Beaucoup d’énergie que nous réservons aux aléas de la vie parentale plutôt qu’à notre estomac.

Cependant, les jours calmes, Oleo a bien tenté d’appâter le poisson. Sans succès. A défaut de prises, nous avons pêché des conseils dans les ports. Concernant les leurres, un consensus semble recommander le poulpe. Un certain flou entoure toutefois la couleur dudit poulpe : d’aucuns ne jurent que par le jaune, d’autres par le bleu et les rayonnages des magasins regorgent de rouges, violets, blancs, des tâchetés, des pailletés, que sais-je encore. La taille du poulpe miracle est aussi sujet à discussion.

Pour les hameçons, il semble bien que n’en mettre qu’un ne met pas toutes les chances du côté du pêcheur. Les hameçons triples auront tendance à tourner, il faut donc ajouter un émerillon sur la ligne. L’hameçon double paraît un bon compromis.

Le plus difficile est de se retrouver dans la longueur de ligne à traîner. On nous dit qu’à moins de 200m de fil, aucune prise ne voudra ne serait-ce que regarder notre leurre quand d’autres nous jurent qu’avec 15m mouillés derrière le bateau, le poisson se battra pour y mordre. Pour multiplier les chances d’attraper quelque chose, mieux vaut lancer quatre ou cinq lignes de taille différente en même temps. Il semble aussi que cette technique multiplie de beaucoup le risque de passer plus de temps à démêler ses lignes qu’à manger du poisson.

On peut aussi fabriquer les leurres. Pour cela, il faut boire. En effet, rien de tel que l’intérieur argenté d’un cubi pour réaliser un bon appât. Les bouchons de porto et, pour les plus sobres, de coca sont également bien recherchés par les pêcheurs adeptes du fait maison. Comme on perd beaucoup de leurres en cours de route, prévoir de bonnes réserves d’alcool. Ça peut aussi servir à se consoler quand le poisson boude la ligne.

Avec tout ces conseils, Oleo est fin prêt. Nous avons même fait un stock de thon en boite pour être certains de manger du poisson pendant les traversées.

4 réponses sur « L’art de la pêche »

La pèche aux poissons volants semble plus facile et meilleur pour le foie, il suffirait de les ramasser sur le pont ou de les recevoir dans la figure , mais sont ils mangeables ?
Bruno

C’est certain qu’il est plus simple de se pencher pour ramasser un poisson volant sur le pont que d’en attraper un dans l’eau. On nous a dit que ça a le goût de sardine avec plein d’arêtes. Il est probable qu’on tente l’expérience pendant la transat, surtout si nos lignes restent désespérément vides. On a tout de même tester la dorade à la tahitienne sur Orca qui a été plus chanceux que nous. Bisou

Un caseyeur pro breton, ami de mon père lui avait une fois résumé la question : « C’est un métier! » Moi je crois surtout qu’il n’y a aucune règle puisque certains jours rien de mort et d’autres ils sautent dans le bateau pour de vrai! J’ai résolu en partie le problème avec la chasse sous-marine mais j’imagine qu’en transat c’est délicat… 😉
Vous avez déjà lu l’aventure du Kon Tiki?
Bises à tous les 4

Salut Kathy ! En effet c’est un métier et vu ce que tu es capable de nous rapporter de tes chasses à l’Aber Wrach nul doute que tu as des années d’expériences et de passion derrière toi, nous emportons avec nous toute notre admiration et le souvenir du meilleur repas de poisson qu’on aura eu avant certainement longtemps. Pour la transat, on a le matos, reste à voir s’il va fonctionner… des canaries au Cap Vert malheureusement, nada, sauf un leure perdu pour une touche qu’on a pas su ramener. Oui on a lu le Kon Tiki, ils n’avaient pas de problème de pêche, avec les requins c’était même peut-être un peu excessif. Bon, on fera à défaut quelques barbecues de poissons volants si on arrive pas à avoir notre dorade. Bises et à bientôt !

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