Petite virée avec nos invités autour de l’île d’Aix. Nous passons à côté du fameux Fort Boyard pour rejoindre Boyardville et son mouillage rouleur.
C’est ainsi que nous décidons de découvrir le SE de l’île où nous découvrons un endroit moins peuplé et plus calme, tout ce que nous recherchons ! Après avoir repéré les lieux, nous échouons Oléo sur la plage déserte à l’extrême Sud.
Une soirée idyllique dans cet environnement entouré de pins aux senteurs agréables. Mais il faudra que je me souvienne d’un détail : sable fin + courant = danger. A l’échouage, Oléo génère des remous qui soulèvent le sable. Malgré tout le bateau reste droit sur ses quilles et tout se passe bien.
Déséchouage dans la nuit, ça tosse ! Démarrage du moteur, remontée de l’ancre en vitesse et départ précipité dans un mouillage sûr. Nous décidons d’emprunter le pertuis de Maumusson un matin pour nous rendre en Gironde via la passe Nord en contournant le banc de la Mauvaise, une route semée de dangers, qui se doit d’être méticuleusement préparée.
Le passage du pertuis ne pose aucun problème. En Gironde, le courant est encore défavorable dans la passe Nord alors je décide de piquer au Sud vers Cordouan dans la banc de Montrevel. Ce fut ma seule erreur. Certes nous allions plus vite en dehors de la passe, mais les bancs se déplacent très vite et les niveaux hydrographiques de notre carte récente sont faux. 2,8m de fond quand on attend 12m, ça surprend. Prudence donc dans ces parages.
Plus d’une semaine s’est déroulée sans port, un record sur la côte française. A Royan, on en profite pour faire le plein, prendre de vrais douches, donner un bain d’eau douce à Charlie, faire des courses et se reposer, avant de découvrir la Gironde.
Sur la rive droite de l’estuaire nous découvrons un contraste saisissant entre les anciennes habitations troglodytes et les résidences modernes en surplomb. Les eaux de l’estuaire sont troubles, comme en Normandie.
L’idée que je me faisais d’une navigation en Gironde était un peu erronée. Je pensais qu’on pouvais mouiller un peu partout et faire confiance aux relevés hydrographiques. En réalité le courant est plutôt fort, les fonds de mauvaise tenue et changeants.
Le « Anita Conti », un monstre qui drague le canal, déplace sans arrêt la vase pour que les cargos puissent atteindre Bordeaux.
Dans le canal on navigue avec le courant, il n’est pas question de le prendre à revers. Avec un coefficient de marée de 113, ça va vite.
Les voiliers sont peu nombreux et les possibilités d’escales aussi. Arrivé à Blaye, ce que nous croyons être le ponton public est occupé par un gros bateau de promenade fluviale, le courant est très fort, il nous est impossible d’accoster ou de mouiller.
Néanmoins nous finissons par apprécier la Gironde au point de se dire qu’il faut absolument y retourner pour vraiment en profiter. Notre première bonne surprise : une petite visite de l’île de Patiras. Le ponton le l’île dispose d’une unique place pour un bateau de passage, il faut demander l’autorisation pour y accoster, ce que nous faisons à posteriori en croisant le gardien, très sympa.
On remonte pour essayer un mouillage au Sud de Port Médoc. Trop rouleur. Après une nuit passée à Port Médoc dont le personnel est disponible et dévoué, nous décidons de prendre un risque en tentant d’entrer en soirée dans un tout petit port non cartographié nommé « Goulée ».
Le sondeur nous autorise à entrer. Les eaux calmes du petit canal sont saisissantes quand on quitte la houle et les courants de l’estuaire, l’environnement est beau et calme, un moment magique !
On se sent si bien dans cet endroit qu’on ne résiste pas à la tentation d’y rester la nuit. On ne peut pas faire plus paisible comme soirée, il y a personne, tout est statique.
Oléo s’enfonce cette nuit là dans de la vase molle. J’ai un peu peur pour le saildrive et les passe-coques, on penche en arrière, mais le bateau se comportera comme un charme le lendemain.
En partant on se dit que pour ce genre d’escale un habitable plus petit serait idéal. Nous repartons pour Port Médoc où nous retrouverons mes parents avec lesquels nous passerons un très bon moment, déjeuner puis petit tour vers la pointe de Grave et mouillage devant Verdon-sur-mer.
Nous devons quitter la Gironde en se promettant d’y revenir. Navigation de nuit direction le bassin d’Arcachon.
Nous retrouvons les couchers et levers de soleil, la joie d’une navigation avec un bon vent mais une houle qui ne facilite pas les manœuvres ainsi que la forme de ceux qui sont sensibles au mal de mer.
Charlie s’est habituée aux mouvements, elle grimpe partout, découvre peu à peu la mer et cette vie un peu particulière qu’est le voyage en voilier. Le bassin d’Arcachon et Capbreton seront nos dernières escales sur ce voyage aller.
2 réponses sur « L’île d’Oléron et la Gironde »
Coucou à vous 3,
Superbe balade et il fallait oser la gironde ! bravo!
Hé bé je vois que Charlie à bien grandie, voilà un troisième matelot qui a l’air bien à l’aise!!!!
Bravo encore et à bientôt
Amitiés
François
En effet, on a bien profité de la France. Et je vois que le blog de Jonathan marche à plein régime, c’est super ! A très bientôt François.