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Notre vie à bord & bilan du voyage

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Voici près de deux mois que nous venons de naviguer entre l’Écosse, l’Angleterre et la Manche avec un bébé à bord, des copains pas très loin et un voilier nouvellement équipé. L’occasion est donc venue de proposer un bilan de ce que nous aura enseigné ce voyage, côté humain (flottille, vie de famille, motivations) et matériel (équipements, confort).

Voyager en flottille

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Une flottille de six bateaux, ça se remarque ! Dans le canal calédonien, nous étions « les français » à qui on faisait parfois quelques remises pour nous remercier d’être nombreux. Canal VHF 77 en veille, nous sommes en permanence à l’écoute des uns et des autres. La flottille, c’est incontestablement convivial et rassurant.

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Mais c’est aussi quelques compromis qui valent la peine d’être précisés au départ, car chaque équipage vient avec ses habitudes en navigation ou à l’escale. Il y a ceux qui aiment flâner en mer, ceux qui préfèrent des sauts de puce, ceux qui souhaitent profiter de l’escale pour visiter et découvrir le pays ou encore ceux qui recherchent un mouillage paisible hors des sentiers battus.

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Et bien d’autres paramètres tels que la composition de l’équipage, l’arrivée ou le départ d’équipiers, la présence de bébé à bord et les contraintes de calendrier s’ajoutent à l’équation des compromis.

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Sur Oleo, on est plutôt du genre « flâner en mer » et « hors des sentiers battus » avec un bébé à gérer 24h/24. Naviguer en flottille en mer du nord et dans le canal calédonien nous a laissé de très bons souvenirs, une expérience à réitérer volontiers avec des vents plus favorables.

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A partir des Hébrides, le terrain de jeu nous permettait des séparations temporaires ponctuées de retrouvailles. Un bon compromis qui donnait la possibilité à chacun de naviguer à son rythme tout en partageant de temps en temps des moments conviviaux entre amis. Ce rythme nous allait bien, d’autant plus que nos rencontres régulières sont l’occasion d’échanger des bons plans et de partager nos aventures.

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Vie de famille et bébé à bord

Un bébé à bord n’empêche pas de naviguer comme on veut, où on veut. Mais cela nécessite une bonne organisation dans la mesure où beaucoup de temps doit être consacré aux changements de couches, allaitements, biberons, gestion du sommeil, de l’éveil, bains et petits maux. Tout ce qui peut faire gagner du temps est donc utile.

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Curieusement, c’est quand il y a des vagues et du mauvais temps que bébé est au plus calme. Le mouvement incessant de la houle berce l’enfant, le frottement de l’eau contre la carène doit lui rappeler le ventre de maman où le silence n’existait pas. Même les gîtes les plus extrêmes ne le sortent pas de son sommeil.

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Mais si en navigation tout se passe bien, les lois de Murphy n’épargnent pas la présence d’un nourrisson à bord. Par exemple, c’est au moment d’aborder la côte, quand il faut être concentré sur les alignements au beau milieu de nombreux récifs, que bébé exige subitement sa ration de lait sous peine d’exploser les tympans de l’équipage. De plus, notre bambin n’a pas le temps de faire ses besoins en navigation, c’est donc accompagné d’odeurs nauséabondes et de visions d’horreur de couches débordantes que les manœuvres de mouillage ou d’amarrage doivent être gérées, en particulier quand elles sont compliquées et périlleuses. Dans ces moments là il n’est pas superflus d’être plusieurs adultes à bord.

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Il faut bien 2 ou 3 semaines pour que notre vie de famille en bateau acquiert son rythme et que tout le monde soit acclimaté. Par la suite, un bateau propre et rangé, du temps pour se reposer entre deux navigations, quelques bons repas et des activités en famille participent à entretenir le moral des troupes. « Poupou » s’est très bien faite aux deux mois de navigation, elle pleurait très rarement en fin de voyage. Le retour à la terre s’est en revanche avérée un peu douloureuse, bébé étant perturbé par le changement de rythme et d’ambiance. Il est important de prévoir du temps pour rassurer l’enfant et l’aider à changer ses habitudes sur les 2 à 3 jours qui suivent la fin du périple.

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Motivations

C’est quand il s’agit de discuter le programme, de déterminer les escales et la manière d’y parvenir que chaque équipier dévoile son profil de navigateur. Le problème étant que dans une même équipée nous avons parfois des profils différents avec lesquels il faut composer, car ce qui fait la motivation, c’est aussi ce que chacun recherche dans le voyage.

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Certains sont en quête de plaisir, d’escales belles et confortables, de bonne gastronomie, de navigations plutôt courtes et de météo clémente. Ce profil là n’est pas du genre à cravacher 3 semaines en mer sans escale dans des tempêtes froides.

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D’autres sont motivés par un défi : atteindre et visiter une terre peu fréquentée et difficile d’accès, traverser un océan, découvrir ce qui n’a pas encore été découvert, affronter les éléments s’il le faut. Une satisfaction qui est comblée par la réalisation de l’objectif.

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Sur ce parcours, nous avons la chance d’être sur la même longueur d’onde avec Anso. Nous aimons les mêmes mouillages et la manière dont on navigue nous convient. Mais je reste personnellement un peu sur ma faim de ne pas avoir atteint des objectifs plus ambitieux nécessitant des navigations plus longues, c’est pourquoi il n’est pas exclu à l’avenir que je fasse un peu de chemin en solo comme à mes débuts, navigations ponctuées de parcours plus confortables en présence de mes filles.

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Équipement

Les grandes nouveautés sont le portique et les panneaux solaires. Le portique permet surtout d’avoir l’annexe à poste en permanence et ainsi d’éviter les séances de gonflage/dégonflage, pliage, rangement, qui abîment l’embarcation tout en consommant temps, place et énergie. Une amélioration très appréciable du confort, surtout quand nous passons de mouillage en mouillage.

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Quant aux panneaux solaires, ils sont d’une telle efficacité que j’ai rapidement supprimé l’éolienne qui ne servait finalement qu’à leur faire de l’ombre. Le frigo, le pilote, les ordinateurs et instruments de bord, les feux, le convertisseur 220V hérissé de nombreux appareils, tout ce petit monde consomme sans retenue. Grâce à la technologie back-contact, même les nuages n’empêchent pas les batteries d’être rechargées à 100% dès fin de matinée. En définitive, seule la pluie réduit les performances des panneaux mais heureusement elle ne sévit pas toute la journée. J’ai choisi une configuration un peu sur-dimensionnée (3x100W) qui permet d’être montée sur support fixe, plus solide et facile à gérer puisque pas besoin de les orienter en permanence.

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Parmi les équipements qui ont été très utiles, citons aussi le poêle à gas-oil que j’avais à l’origine rangé au fond d’un équipet inaccessible. Passer de 12°C à 19°C est incontestablement plus confortable et permet à tout l’équipage d’être moins engoncé dans de multiples couches de vêtements plus ou moins humides.

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Bonne surprise côté navigation, le Reeds est un guide complet qui donne des informations détaillées et actualisées sur de nombreux ports et mouillages, courants, marées, tarifs des bouées et ports compris. Il remplace allègrement nos guides français pour ceux que l’anglais ne rebute pas trop et couvre une grande zone de navigation allant du Portugal à la mer du Nord.

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Oleo s’est aussi doté d’un émetteur-récepteur AIS qui rend infiniment plus confortable le passage des rails et améliore grandement notre visibilité en haute mer. Si son principal objectif est la sécurité, l’émetteur AIS permet aussi de nous suivre en temps réel sur internet et de montrer patte blanche aux autorités qui peuvent consulter notre identité à tout moment. Attention tout de même aux pêcheurs qui n’allument pas systématiquement leur AIS en haute mer et qui ont la fâcheuse manie de se mettre en route de collision avec les voiliers au dernier moment.

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Enfin, je découvre que jouer les « Mac Guyver » sur mon bateau pour palier nos besoins reste économique et s’avère une vraie source de plaisir. Pinces, tendeurs, palans et poulies, accastillage mobile, caisse à cordages, toiles et bâches sont mes mécanos à moi. Du coup le taud de protection du cockpit n’est jamais monté de la même manière, mais il est toujours adapté à la circonstance (pluie, soleil, vent). En navigation, le gréement grince de moins en moins grâce à toutes sortes d’astuces, bébé peut s’arrimer un peu partout, les attaques du soleil et du vent sont également neutralisées par des toiles amovibles. Des équipements dédiés seraient plus élégants, mais beaucoup plus chers et certainement plus encombrants.

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Et la suite ?

Le travail reprend pour Anso et pour moi-même. Oleo fera quelques petites navigations en attendant l’été prochain mais le temps dont je disposerai sera surtout consacré à des réparations et améliorations.

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2 réponses sur « Notre vie à bord & bilan du voyage »

Salut les Oléonautes !
Bon bilan de croisière.
Je vous fait un coucou d’Inishbofin où je poireaute depuis deux jours attendant la fin de la calmasse et le passage du force 6 de sud prévu cette nuit et demain. Après, ça devrait être tout schuss jusqu’à Port Bail pour une quinzaine de nav en famille. (Ecrehou, Chausey).
Ca change de nav, mais j’aime aussi voir mon bateau habité. Là, j’ai ma dose de bourlingue en solo, c’est bien de naviger plus pépère de temps en temps.
J’ai mis à jour mon site profitant d’une connexion WIFI non codée.
Amitiés à vous trois,
Régis

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